Album-photo 15. La rue du Change

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La rue du Change est l'une des plus commerçantes de Vendôme.
Au premier plan, à droite, la porte gothique (murée pendant longtemps) de la chapelle St Jacques.
Au fond, le clocher de l'église de la Trinité.

Parmi les nombreuses enseignes déjà présentes sur cette photo devait se trouver, à droite vers le fond, l'épicerie « Aux Produits d'Espagne ».

Très souvent, le jeudi – jour de congé scolaire pour quelques années encore –, nous empruntions en groupe cette rue au départ de la promenade, en direction de « la Montagne » (c'est-à-dire la colline boisée et les ruines du château dominant Vendôme).

C'est à l'occasion d'une de ces promenades, pour un goûter plus ou moins clandestin avec des copines dans un des sentiers écartés, que j'ai mangé pour la première fois de ma vie... du chorizo ! Acheté la veille dans cette boutique par une camarade externe, sans doute avec d'autres "gourmandises"... moins saugrenues.

Curieux souvenir, me direz-vous, d'une rue aussi digne et chargée d'histoire !

A peu près à la même époque, notre professeur d'espagnol, Melle Rodriguez, nous faisait goûter du touron, au retour des vacances de Noël... A présent, vivant depuis plus de 30 ans dans la moitié sud de la France, je suis totalement blasée devant les produits d'origine espagnole !
 
 Photo précédente Mais imaginez, à cette époque où aucun rayon de supermarché ne nous tentait encore, pour une gamine élevée aux rillettes de Tours, au fromage de chèvre style Sainte-Maure ou Selles-sur-Cher, à la matelote d'anguille ou au civet de lièvre, la découverte de ces saveurs "exotiques" ne pouvait que laisser des traces...  Photo suivante
  En toute franchise, cette anecdote insignifiante m'est revenue récemment, en lisant un article de la revue Vendôme Généalogie, de juin 1999, parlant de la boutique de la famille Bernat.

« Vendôme est fière de posséder encore un commerce de produits rares – fins – de qualité (au 35, rue du Change), genre caverne d'Ali-Baba, dont la famille, du grand-père au petit-fils, aura bientôt traversé le XXe siècle...

"... [au début du siècle] alors que les cerisiers vendômois étaient encore en fleurs, aux « Produits d'Espagne » que tout Vendôme appelait « Chez l'Espagnol », arrivaient des guignes.[...] pour le plaisir des yeux des Vendômois, à l'époque. Etant donné cette primeur, elles n'étaient pas vendues au kilo. Alors la grand-mère Bernat confectionnait – une spécialité à elle – des petits bouquets de guignes – une dizaine de ces délicieux fruits – avec une feuille et attachées avec un gros fils se terminant par une boucle..."

[suit un extrait du journal LE SOLLER* du 23 avril 1994 ]

"... François BERNAT-MORANTA... arrive à Vendôme en 1902. Comme beaucoup d'autres sollériques émigrant en France au début du siècle, il passe par Marseille, Nancy et Blois... avant de s'installer ici. Avec son épouse Magdalena ARBONA-OLIVIER..., ils fondent une première boutique dans la rue du Change « AUX ÎLES BALÉARES », telle qu'elle se présente aujourd'hui..."
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Soller : ville de l'île de Majorque, dans l'archipel des Baléares »

 
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